Once upon a time, une petite fille à cheval sur une barrière !
Dessus elle a installé une couverture roulée, savamment mise en forme, attaché des ficelles pour mettre ses pieds, des cordes pour guider, il y a même une gourde et de quoi dormir à la belle étoile. Elle enjambe la barrière et se retrouve sur le dos de son cheval de rêve. Ultrasensible, elle crée sa réalité et son imaginaire est fertile. Sa barrière sans en avoir l’air la conduit au-delà de l’horizon, au pas, au trot, au galop dans les grands espaces de l’ouest américain, où elle se sent libre, en sécurité !
Elle n’a que faire des apparences. Son cheval n’est pas une barrière métallique à l’aspect rouillé, c’est un vrai cheval. Elle l’entend hennir, le sent respirer, parfois il a mal à un pied, elle le soigne et ils repartent explorer le monde. Elle rêve qu’elle parcourt de longues distances, au cœur d’une Nature sauvage, désertique, sans limites. Elle aime tant fouler ces terres rouges et hypnotiques. Elle rêve cheval, pense cheval, respire cheval. Elle veut tout savoir, tout comprendre, tout apprendre. Son ami d’enfance, un Indien, l’accompagne dans ses voyages et chevauche un magnifique Paint ! Ils sont face à face dans une réalité figée, semblant inerte et pourtant les paysages merveilleux, si réels, sont là devant leurs yeux.
Sagement assise sur un canapé, elle regarde un Western, Yakari et Petit-Tonnerre, Skippy, Belle et Sébastien, les merveilleuses Cités d’Or et Pince Noir… A chaque générique l’émotion est si forte qu’elle la libère par les pleurs, parce que l’expression de la liberté et de la joie la touche au plus profond d’elle-même. Tout la touche. Un rien la blesse. Elle ne comprend pas le monde. Sa souffrance est silencieuse. Mille fois elle a refait le même puzzle. Et puis un jour, dans une autre réalité, un autre espace-temps, BB, un petit Pégase à la robe noir ébène s’est déposé dans sa vie comme un baiser secret, sacré. Ce petit Chaman la met sur la voix du Cheval avant de repartir bien des années plus tard, trop tôt, dans un dernier battement d’ailes fracassant emportant avec lui une partie de sa vie et la totalité de son enfance.
Mais les chevaux savent reconstruire sur les ruines… A tour de rôle, ils ont réparé, assemblé, recousu morceau par morceau le tissu fin et fragile. A plusieurs, ils ont tout rebâti, presque tout réparé. Ils se sont relayés pour porter la petite fille lunaire, sur la voie du juste, de la justesse et de la bienveillance, lui révélant son potentiel d’amour pur. Ils lui ont offert de nombreuses prises de conscience pour lui permettre de trouver la Paix intérieure, de se reconnecter à son enfant intérieur et de se réconcilier avec l’humanité. Plus que tout, elle rêve de communiquer avec les animaux. Alors, avec patience et douceur, ils lui ont révélé des secrets insoupçonnés.
De longues années se sont écoulées dans le sablier. Pourtant la petite fille qui a pris quelques rides continue de rêver et de s’émerveiller. Sa mission, un rêve éveillé comme elle en a tant fait. Transmettre les messages des chevaux, pour aider les hommes et les femmes à mieux vivre, à trouver leur équilibre, leur authenticité, à comprendre et à écouter leur moi profond, pour retrouver leur Liberté et leur souveraineté, pour retrouver le lien sacré, pour l’unité et pour le bien de toutes vies. Ses chiens sont là et l’accompagnent, ils savent, ils ont entendu l’appel, ils la suivent depuis si longtemps. Où elle va, ils vont…
Et puis Peplynx est venu lui confier le plus précieux des secrets. Ce petit Quarter horse alezan à l’œil de lynx, aux allures de félin, a ouvert la porte qui mène vers le plus beau des pays, l’Harmonie. Elle a dansé avec lui, ils se sont connectés sur le Roi Lion, sur Avatar, ils ont dansé avec les Loups, fait battre leurs coeurs au son du tambour des Amérindiens. Ils ont trouvé leur Tsaheylu, ce lien sacré qui unit le corps, le coeur et l’esprit. Le jour tarde à se lever et c’est tant mieux, il offre à la petite fille qui vit à l’intérieur de cette femme quinquagénaire pleine de gratitude, quelques minutes supplémentaires pour rêver encore. Peplynx est là dehors à écouter les silences de l’aube, en attendant d’admirer les couleurs de l‘aurore. Depuis 19 ans, il la porte et elle rêve de porter le soleil.
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